Voeux de Jaya Yogācārya 2024

Jaya Jānu जानु

Vogue mon genou, tu n’iras pas à terre.
Si j’ai peur de plier sous le fardeau du vent,
mon sourire sera à « comment tu te sens ? »,
la meilleure des réponses au vif délétère.
Le yoga m’a appris à tenir bon ma route,
à ne rien lâcher aux aléas du "Quand".
Il sait me conduire loin des moments de doute
et hisse le drapeau de mon grand châle blanc.
Je suis l’écoutille qui délivre l’accès 
à la flèche du sens, à son discret passage.
Je défriche pour autrui certains chemins sacrés,
au prix des différences ou des différends d’âge. 
Pour trouver un écho en ce monde toxique,
je garde libre arbitre face aux mots du passé,
et les bras étirés, le buste en éveil,
mes mains tiennent le temps par ses extrémités.
Je suis le noble archer [1] ou l’oiseau des montagnes [2],
La déesse rebelle [3] ou le nectar sucré [4].
Mon Prāṇa [5] sent le feu [6] quand mon feu n’est pas sage,
et mes globes oculaires [7] en deviennent figés.
Je façonne la Pratique [8] aimée des courageux,
et insuffle à l’assise la rigueur doucereuse,
donnant aux nuques, la fierté nécessaire
pour prétendre à l’aurore « tout le savoir des jours. »
Je suis Toi, je suis Lui, je suis Elle et Chacun,
dans notre carnation et son si dur tournoi. 
Si Jeunesse s’évertue à nous rendre dérisoire
car elle ment de ce qu’elle ne sait pas,
nos matures refrains savent rire de nous,
quand nous sommes surpris par nos chants du matin.
Au-delà des modes qui lui donnent l’allure,
dormante pour celui qui n’écoute pas,
lorsque son et souffle en double tessiture,
rencontrent le sentiment et nous donnent le Soi [9],
nos genoux savent alors qu’ils ne plieront pas.
Victoire aux pratiquants [10], chacun dans son combat.

Jaya Yogācārya

©Centre Jaya de yoga Vedanta La Réunion & Métropole
Remerciements à Angkore pour sa relecture