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"Être sans âge"




Être sans âge

Conférence donnée par Jaya le 3 mai 2013 en cours de méditation.

La science du yoga doit nous conduire à connaître la réalité et nous permettre de nous établir dans la vérité de l’existence.

Avec la pratique, nous devrions apprendre à nourrir de moins en moins de doutes sur les choses de la vie.
Mais c’est un chemin difficile pour arriver à découvrir cette réalité tout en intégrant pleinement les valeurs que nous découvrons. Il y a toujours un décalage, le temps.

Il nous faudrait être éternellement comblé par la conscience divine pour vivre la plénitude de notre vie.

Devenir Maître dans l’art de vivre nécessite du temps.

Entre la connaissance philosophique, sa compréhension et son intégration dans les actes quotidiens de la vie pratique, il y a là un travail complexe et délicat, fait d’expériences parfois heureuses, et parfois moins.

Les systèmes pratiques mystiques que sont le yoga et la méditation permettent au chercheur d’accomplir cette prouesse dans cette vie même.
Les différentes couches de la création sont toutes faites de la substance d’absolu. Cet absolu est fait de pure conscience. La pratique de la méditation permet de se déployer dans la mer de cet absolu. Des niveaux grossiers aux plus subtils dans lesquels nous nageons, se trouve la création, se trouve l’existence. L’expérience concrète du silence et de la perception intérieure permet d’éliminer la confusion intellectuelle que peuvent amener quelquefois les philosophies et les savoirs.

Méditer, c’est explorer consciemment. C’est chercher à savoir ce qui nous constitue.

C’est apprendre à percevoir ce qui est faux en nous et ce qui est réel.

C’est un voyage sur l’océan du réel qui nous mène du mortel à l’immortel, des ténèbres à la lumière, de l’ignorance à la connaissance.

Aux niveaux avancés de Dharana (concentration) et Dhyana (méditation), la dualité existante entre le méditant et la méditation va se dissoudre progressivement.
Lorsqu’apparaît la séparation entre le mental et le corps, entre vous-même qui méditez, et l’état de témoin, la méditation rejoint l’expérience de la mort.

Parfois le maître est défini comme la mort, par sa fonction, car tout son travail consiste à vous apprendre à méditer. Il vous apprend à mourir sans mourir, à traverser l’expérience de la mort en ayant la surprise de vous retrouver toujours vivant.

La mort vous sépare de votre corps, de vos pensées, de vos sentiments, toutes choses auxquelles nous nous identifions une vie entière.

La méditation est le même processus.

Une personne peut avoir trente, quarante, cinquante ans, mais son être intérieur, essentiel est sans commencement.

Nous sommes sans âge.


Quand nous méditons, nous découvrons notre être intérieur et oublions l’égo individuel.
L’égo est ce qui donne ce sentiment d’être un individu limité, en nous identifiant à ce qui nous définit, socialement, physiquement.

La somme de nos actions passées, si tant est qu’elle remonte à un karma antérieur, serait donc infiniment vaste. Que ce karma soit donc antérieur ou simplement celui de cette vie présente, c’est lui qui nous porte bonheur et chagrin, plaisir et douleur, et qui nous relie à l’existence et au sentiment de cette existence. Nous naissons, nous mourrons.

Nous naissons, certes ! Mais d’où venons-nous ?
Naissons-nous du néant ? Cela est inconcevable.


Pour le Shivaïsme du Cachemire, les trois impuretés, que l’on appelle les trois malas, sont
anavamala, mayiyamala et karmamala.


 Anavamala est la conscience de l’imperfection,

 Mayiyamala est la conscience de la dualité,

 karmamala est la conscience d’être l’auteur de ses actions.

Ces malas viennent à l’être par la contraction de nos grandes facultés que sont la volonté, connaissance et action, à savoir Iccha, Jnana et Kriya.
Quand ces facultés sont pleinement déployées, nous sommes à même de vouloir toutes choses, nous sommes omniscients et nous pouvons effectuer
n’importe quelle action. Quand elles sont diminuées, nous nous sentons limités et ne connaissons que l’illusion. Nous sommes limités dans nos actions et nous nous sentons imparfaits, agités.

Nous ressentons de l’attachement, de la colère.

Quand Anavamala, Mayiyamala et karmamala sont ôtées par la pratique spirituelle, par le feu de l’éveil de la kundalini, alors nous nous développons de plus en plus. C’est le déploiement des facultés et de la conscience.

Par la méditation, nous passons au-delà des états de veille, de rêve et de sommeil.
Nous passons dans un état transcendantal.
Plus on médite, plus on parvient à s’établir dans cet état.

Nous savons que la source de la création toute entière, de l’atmosphère, de la nourriture, de la boisson, et de l’air, de la pensée et de l’aptitude à penser, vient de l’absolu. C’est pourquoi la communication entre notre esprit conscient et l’océan de l’absolu sera le moyen de puiser à cette source d’énergie illimitée.

Les techniques de méditation sont les plus efficaces pour amener l’esprit dans le domaine de l’absolu, où il lui sera donné d’acquérir naturellement suffisamment d’énergie vitale pour accomplir et avoir des résultats efficaces.
C’est l’aspect le plus remarquable de l’art de vivre, parce qu’il met la vie active du monde quotidien en communion avec la source illimitée de l’énergie vitale, de l’intelligence, de la puissance, de la créativité.
Et puis rien ne tourne jamais mal dans la méditation. Elle ne comprend aucun risque.
Son but, vous révéler à vous même. Vous révéler ce qu’est le réel, vous révéler votre vie mais aussi votre mort.

Cette semaine, notre amie Helyette, élève âgée de 82 ans, qui a pratiqué le yoga et la méditation avec nous pendant de longues années, a quitté son corps.
Elle était préparée depuis longtemps à ce passage et elle prévint elle-même que c’était la fin, qu’il fallait que nous nous préparions à son départ.
Elle clôtura le bail de son enveloppe charnelle.

La méditation et la mort sont parfois deux expériences fort proches. La mort dissout l’ego, et la méditation de même. Seul reste l’être véritable. Toute l’éducation occidentale vise à apprendre les choses de la vie, mais il n ’y a pas de système qui vous apprend à vieillir, voire à mourir. La méditation y pourvoit.

Elle vous aide à connaître la mort sans mourir.
Elle révèle l’être véritable loin de toutes les identifications au temporel.
Lorsque vous connaissez la mort en étant vivant, la peur de la mort s’évanouit.
Lorsque dans la méditation, vous identifiez votre être véritable, vous ne l’oublierez jamais plus.
Lorsque la mort se présente, sachant qu’elle ne peut atteindre cet être fondamental, vous lui donner votre corps et votre mental sans crainte.


La Bhagavad Gita dit ceci :

"Nainam chindanti shastraani
Nainam dahati paavakah ;
Na chainam kledayantyaapo
Nashoshayati maarutah"
.

"les armes ne la transpercent pas, le feu ne la brûle pas ;
l’eau ne la mouille pas ; le vent ne l’assèche pas"
.

"Acchedyo ’ yam adaahyo ’yam
akledyo ’ shosya eva cha ;
ni tyah sarvagath staanur
achalo ’yam sanaatanah"
.

Ce Soi ne peut être coupé, brûlé,
mouillé, séché. Il est éternel, omni-pénétrant,
stable, antique et immuable.


Lorsque l’on se trouve, lorsqu’on rencontre son être véritable, grâce à la pratique spirituelle, bon nombre de peurs disparaissent. Mais n’associez pas la méditation à la seule idée de la mort. Ce serait une erreur.

Si vous vous trouvez, si vous vous rencontrez, la vie ne sera plus la même.

Elle ne sera plus mondaine ou ordinaire, elle sera lumineuse car elle deviendra sacrée à vos yeux.

La vie prendra tout son mystère et son abondance, et vous deviendrez joyeux d’y être réceptif. Vous rentrerez dans la créativité de l’existence, et la mort à vos yeux sera un processus de changement de conscience et non un point final.
Les douleurs que vous pensiez insoutenables ont été soutenues, et donc vous soutiendrez aussi les prochaines, puisque vous êtes encore là.

Vous vous sentirez plus vivant que jamais, si vous vous trouvez enfin.

Et le seul endroit où cela sera possible, est le silence de la méditation profonde.
En découvrant votre être profond, apprenez à l’aimer, car celui qui aime vraiment les autres voit en eux son propre soi.


hari om tat sat
Jaya

Bibliographie : "Est-ce que la mort existe réellement ?" de Swami Muktananda aux éditions Saraswati.

"Mourir et Renaître , la voie Soufie", de Osho Rajneesh aux éditions le Voyage Intérieur.

Adaptation et commentaires de Jaya Yogacharya ;

à voir le film de Francis Ford Coppola " L’homme sans âge"

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